À partir du 13 avril 2024

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Une nouvelle salle consacrée aux grands maîtres du rivage

Il y a 150 ans, en avril 1874, se tenait la première exposition de ceux que l’on nommera les « impressionnistes ». C’est dans le cadre de cet anniversaire que le Musée Mer Marine a choisi d’ouvrir une nouvelle salle rassemblant ses plus récentes acquisitions dans le domaine de la peinture de marine : Joseph Vernet, Eugène Boudin, Claude Monet, Albert Marquet ou encore Raoul Dufy déploieront leur passion pour la mer dans ce tout nouvel accrochage d’une quarantaine de tableaux, au coeur du parcours permanent du musée.

Avec la révolution industrielle, les grandes mutations scientifiques ou encore l’apparition de la photographie, le XIXe siècle donne naissance à une nouvelle conception du monde, qui dans l’art met de côté la spiritualité et les grandes fresques historiques au profit d’une célébration de l’instant présent, celui d’une modernité triomphante.

Les marines académiques et idéalisées comme celles de Joseph Vernet, puis les naufrages et le romantisme de peintres tels Eugène Isabey, laissent la place à une génération de paysagistes de plein air, qui décrivent leur monde sans intention lyrique, avec une touche spontanée qui fait du geste le sujet principal de la toile.

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Une ode aux paysages marins et à leurs lumières

Le paysage, qui de genre mineur était déjà devenu l’un des plus appréciés des critiques d’art grâce aux communions héroïques des romantiques avec la nature, connaît un destin spectaculaire sous l’impulsion des impressionnistes et de leurs suiveurs.

Précédés d’Eugène Boudin, les Claude Monet, Camille Pissaro, Albert Marquet ou encore Raoul Dufy révolutionnent l’histoire de la peinture et, par leurs représentations modernes et authentiques des panoramas français, participent aussi à la constitution d’une identité nationale qui se cherchait tout au long du siècle.

L’une des grandes innovations du temps est le développement des voyages : à la faveur du fleurissement des chemins de fer et de l’amélioration des conditions de navigation, se manifeste un intérêt nouveau pour le monde marin, qui se cristallise notamment autour de la pratique des bains de mer. Les artistes profitent de ces déplacements facilités et se rendent, souvent à plusieurs, sur la côte normande, vers les bords de la Méditerranée, ou encore à Bordeaux.

Peintres du monde en marche, ils trouvent des sujets de prédilection dans la mer, prodigieuse masse liquide à l’éternel roulement, les bateaux, mais aussi les fleuves, ces moyens de liaisons dont la représentation parle moins de situation géographique que de mouvement.